Confiné à ses pieds

On n’entendait parler que de ça dans les médias, le coronavirus, le confinement, les hôpitaux surchargés… Une actualité particulièrement anxiogène qui rendait la vie de tout le monde plus difficile, enfermé à la maison, loin des amis et des activités habituelles. De mon côté, je n’étais pas le plus mal loti. La vingtaine, en bonne santé, vivant en colocation dans un grand appartement avec balcon. J’allais profiter pleinement d’Internet pour rester en contact avec famille et amis, tout en appréciant la compagnie de mes colocataires. Enfin, devrais-je plutôt dire, de mon colocataire Antoine, puisque le second, Vincent, avait décidé d’aller vivre la période de confinement chez ses parents à la campagne.

Pourtant, peu avant le début effectif des règles de confinement, un élément allait venir mettre un peu de piquant dans ce calme constat. En effet, la cousine d’Antoine s’apprêtait à venir vivre avec nous, fuyant les vingt petits mètres carré de son studio pour venir profiter du balcon et de la chambre de Vincent, désormais vacante. Vaguement consulté dans la décision d’inviter cette jeune femme, je me demandais surtout quel genre de personne cette prénommée Célia était, et quel impact elle aurait sur l’équilibre de la colocation. Alors que j’étais dans ma chambre, le son de la sonnette de l’appartement vint rapidement interrompre mes interrogations : la voilà. Ce fut naturellement Antoine qui l’accueilla. Les premiers échanges entre les deux cousins furent assez froids, une brève salutation de la part de Célia avant de vite demander où se trouvait sa chambre. Sur le trajet vers la pièce, qui se trouvait au fond du couloir, elle me croisa, alors que je me tenais sur le pas de ma porte à l’attendre pour faire sa connaissance.

Lire la suite